Un malheur ne vient jamais seul [Am']

Pourquoi n’est-il pas revenu ? Pourquoi n’est-il pas venu me chercher ? Les questions se bousculent dans ma tête. Après ma fuite, je m’étais attendu à ce qu’il me retrouve par tous les moyens, qu’il s’en prenne une nouvelle fois à moi, mais je ne l’avais jamais revu. Aucune nouvelle. Pourquoi un tel revirement ? Avait-il finalement décidé de me laisser tranquille ? De trouver une nouvelle proie ? Ce silence était bien trop anormal. Je ne pouvais pas le laisser faire subir toutes ces horreurs à une autre, il fallait que tout cela s’arrête, définitivement. Cela ne pouvait se résoudre que d’une façon, par la mort de l’un de nous deux. Je ne m’arrêterai pas avant de l’avoir achevé. Je n’avais plus qu’à émettre l’espoir de ne pas rendre l’âme avant lui.

Un pantalon sleam gris, des hautes bottes noirs fourrées de lames d’argent en son intérieur, un fin débardeur, une veste de cuir, également fourrée d’armes, je suis fin prête à passer à l’attaque. Je n’aurais aucun mal à retrouver sa trace maintenant que je connais l’adresse de son habitation. A la différence de notre dernière rencontre, je sais ce que je suis venu chercher, et il ne parviendra pas à me prendre en traite. Je ne me laisserais pas avoir si facilement, je me battrais jusqu’au bout, pour remporter cette victoire.

Mais je ne m’attendais clairement pas à découvrir une usine vide de monde, désaffectée, sans le moindre meuble, la moindre décoration, comme si rien n’avait jamais existé. J’étais pourtant certaine de ne pas mettre trompé d’usines, avoir choisis la même que ce fameux soir. Alors comment une telle chose pouvait-elle être possible ? Comment tout cela avait-il pu disparaître ? Je n’étais resté que peu de temps dans la pièce principale, certes, mais j’avais suffisamment pu l’observer pour savoir que ce lieu n’était pas tel que je l’avais visitée. Que c’était-il passé ? Il n’avait tout de même pas simplement disparu ? Je ne pouvais pas y croire, après tout le mal qu’il c’était donné pour ruiner ma vie, il ne pouvait pas être parti du jour au lendemain ? C’était impensable ! Pourtant, le résultat était sous mes yeux. Non ! Il ne pouvait pas avoir disparu avant que je mette un terme définitif à sa vie. Ou es-tu Emrys ? Laisse-moi te retrouver, et t’affronter pour un dernier combat.

« Emrys.. »

C’est un cri de rage que j’avais voulu laisser sortir, la haine à son égard, et finalement, cela n’est qu’un simple murmure. Il est parti, il est parvenu à me fuir, et ce cercle infernal dans lequel j’avais été aspiré étant jeune se perpétuerait indéfiniment. Je quitte les lieux presque dépité, lentement, trop lentement. Je regretterais sans doute toute ma vie de ne pas avoir accéléré davantage le pas. D’être tomber sur elle. Pourquoi fallait-il que le malheur s’abatte sur moi ? Ne dit-on pas qu’un malheur n’arrive jamais seul ? Que fais-tu ici Amaelle ? Pourquoi n’es-tu pas répartie avec lui ? Je vous pensais inséparable. J’avais tord. Penses-tu le trouver ici ? Ou viens-tu ici dans un derniers moment d’apitoiement pour ton amants disparu ? As-tu été surprise par sa disparition autant que je l’ai été ? Sais-tu où il est ? Pourrais-tu me le dire ?

« Où est-il ? »

Je n’avais pas prévu de me battre contre toi, mais si je peux tirer des informations de ton lien avec lui, je n’hésiterais pas. J’ai appris à me battre, et je sais avoir un infime chance de remporter un duel avec toi, je n’hésiterais pas à foncer dans le tas, si cela pouvait empêcher une vie misérable à de nouvelle jeune femme.

« A moins que tu ne le saches pas. Laisse moi deviner.. il ne t’a rien dis ? C’est-il lassé de toi pour te laisser sur la touche ? »

Un malheur ne vient jamais seul

C'est dans la souffrance que se forge le caractère, c'est dans la douleur que renaissent les grands Hommes...

Laisser la rage m’envahir était définitivement une mauvaise idée mais elle était excellente pour lutter contre la tristesse. Tu m’as mise de côté Emrys, mais je ne pensais pas que tu te contenterais, dans ton dernier instant, de m’envoyer une lettre pour me signaler ton départ. Une simple lettre, de plusieurs pages certes, mais quelques mots sur un papier comparé à trois décennies où nous avons été plus liés que jamais… C’était une putain d’insulte, il n’y avait pas d’autres mots. Ma première réaction avait été de balancer ma bourse dans la cheminée mais je m’étais retenue à la dernière seconde. Ce n’était pas parce qu’il avait jeté notre lien dans le feu que je devais poursuivre le même chemin. J’allais d’abord le consumer lui, avant de détruire tous nos souvenirs. J’avais la rancune tenace et une grande envie d’emasticuler un homme. Certes, une fois devant lui, je pourrais changer d’avis… Mais j’allais tout de même tenter le diable.

J’attrape quelques vêtements que j’enfile rapidement : chemise, slim, bottes. J’attache mes cheveux rapidement, glissant un lien clouté dans ceux-ci, un lien sous forme de mèche, dont chaque pointe contenait un venin qui pourrait être mortelle pour un humain mais qui serait surtout douloureux pour un Immortel. Je savais que les hommes aimaient un peu trop attrapé les femmes par les cheveux pour assoir leur domination. Et ce soir, j’allais faire de mon corps lui-même, une arme. Et une fois mon point de vue passé, je consentirais à le soigner. Je glisse des poignards sous les manches de ma chemise blanche, glisse un flingue contre mes reins et m’assure de me munir de quelques autres armes. Me voilà prête à aller faire rentrer un peu de plomb dans la cervelle de mon plus ancien ami… Que ce soit au sens propre ou figuré, ce plomb.

Je sors de l’appartement et utilise ma moto pour rejoindre les usines et arriver jusqu’à l’entrepôt d’Emrys ensuite. J’ai à peine coupé le moteur que je sais qu’il y a quelque chose d’étrange avec ce lieu. L’odeur d’Emrys a presque totalement déserté les lieux, remplacés par des squatteurs occasionnels. Il ne l’aurait jamais permis, pas s’il avait été dans le coin… C’est la première fois que je m’autorise à penser, qu’il ait pu m’envoyer cette lettre, non pas de son loft, mais plutôt de sa nouvelle destination… Et je déteste cette idée. Car mon but ce soir est de savoir où il a pu se casser pour lui remonter bien correctement les bretelles.
Je quitte ma moto, commençant à avancer dans l’entrepôt quand j’entends ce bruit de battement de cœur, comme celui d’une hirondelle… Je saurais le reconnaître n’importe où, nous avons passé tellement de temps ensemble et j’ai déjà entendu ce cœur battre sous l’emprise de tous les sentiments possibles et inimaginables… La princesse est rentrée au bercail et elle se dirige tout droit vers les bras les plus accueillants à des kilomètres à la ronde.

Je m’immobilise, préférant m’intéresser à elle. Je ne trouverais pas Emrys ce soir mais j’aurais bien d’autres soirs pour me préoccuper de lui. Il n’est pas sûre que cette petite princesse survive aussi longtemps, elle attire bien trop le danger. Je peux l’analyser bien plus longtemps qu’elle ne le fait en lançant les hostilités et la première chose dont je me fais la remarque, c’est que la princesse n’a plus besoin de son prince charmant pour se défendre. Elle a apparemment gagné des griffes, il faut maintenant savoir si elle saura s’en servir. Affaire à suivre, je suppose. Et la suite arrivera bientôt.
Un lent sourire étire mes lèvres face à sa prise de parole, chercherais-tu à me mettre en colère, princesse ? Mais il faut que tu le saches, je le suis déjà, tu ne pourras qu’allumer un peu plus un brasier déjà bien fournis… Et tu es la première qui risque de crâmer. Alors fais attention où tu mets les pieds.

« C’est étrange comme tu nous poursuis, encore et toujours, princesse… Comme tu continues à le chercher, tout en pensant t’en être débarrassé. Si c’est moi qui suis laissé sur la touche, expliques moi pourquoi tu parais bien plus dévastée que moi ? On dirait que tu viens de perdre ton premier amour, ma douce. »

J’ai été idiote, lors de ton emprisonnement, de réagir trop excessivement face à tes sentiments pour mon meilleur ami, pour mon amant… Mais j’ai appris, depuis, à vivre sans sa présence et son attention constante. Je ne veux pas le perdre, je ne supporte pas sa disparition… Mais je pourrais garder contenance assez longtemps pour te faire craquer la première, je n’en doute pas.
Je m’approche d’elle, d’une démarche lente et calculée. Nous ne sommes pas pressées, princesse et nous savons tous les deux, qui craquera la première. La colère brûle dans nos veines mais tu es un assez bon exutoire pour que je ne craque pas la première. Tic tac. Tic Tac… Combien de temps avant que tu ne craques.

« Que viens-tu faire ici ? Viens-tu pleurer sur l’inutilité de ta vie ? »

Parti, cet enfoiré est parti, sans un mot, sans me laisser le temps d'assouvir ma vengeance.. Il cause des tords autour de lui, il détruit les gens, il les brise, comme il m'a brisé, et cet enfoiré se casse à la première occasion ? J'aurais dû m'en douté, j'aurais dû voir, depuis le temps, qu'il ne pouvait pas en être d'une autre manière avec lui, qu'il n'était capable que de détruire les autres, de me détruire moi. C'est ainsi qu'il a toujours agis, non ? S'approchant de moi, me poussant à l'apprécier, à l'aimer, pour me renvoyer en pleine poire, cet amour, lorsqu'il s'en prenait à mon corps, le couvrant de blessure.. J'ai été trop stupide, de me jeter dans ces bras, à la première occasion, j'ai été stupide, de croire qu'il pourrait changé, au fond, je lui ai juste offert une plus grande chance de me détruire, de me pousser au fond du gouffre, et il ne s'en est pas privé, ça, non, pourquoi aurait-il laissé passé une chance pareille ? Je lui ai livré mon cœur sur un plateau d'argent, il n'avait plus qu'à l'embrocher..

Son usine est vide, et je ne peux rien faire d'autre que repartir, ma rage à vif, prête à descendre le premier monstre qui se trouvera sur mon chemin.. Sauf que je ne m'attendais pas à tomber sur elle, je ne m'attendais pas à me retrouver face à Amaelle, l'air aussi contrarier que moi, et je n'ai pas besoin qu'elle ouvre la bouche, pour comprendre ce qu'il se passe.. Emrys, est parti, elle, se trouve toujours ici, à croire que ce dernier, n'a pas jugé apte de l'amener avec lui. Est-ce que c'est douloureux, Amaelle ? Est-ce que tu t'attendais, à ce que ton copain, ton ami, ou quoi qu'il puisse être, te plante derrière lui, comme il vient de le faire ? On dirait que tu ne t'es pas lié au bon cobaye, mais je ne pourrais te le reprocher, nous sommes tombées dans le piège toutes les deux.. Cela en aurait poussées certaines à se lier, à partager leurs vengeances, mais nous avons un passé bien trop commun, pour que j'oublie ce qu'il s'est passé, et que je me livre à elle, comme si de rien n'était.. S'il n'avait tenu qu'à elle, je crois que je serais morte depuis longtemps, je crois que je n'aurais jamais eu l'occasion de me délivrer de leurs emprises, elle n'aurait fais qu'une bouchée de moi.. Alors qu'elle que puisse être sa peine face au départ d'Emrys, ou sa haine, je n'en oublierais pas qu'elle reste ma pire ennemie.

Mon premier amour ? D'une certaine façon, c'était bien ce qu'était Emrys, pour moi, le premier homme que j'ai aimé, le premier pour qui je me suis octroyée le droit d'aimer, qu'elle belle connerie.. Trop bonne, trop conne, pas vrai ? Mais est-ce, ce que j'ai perdu ce soir ? Je ne crois pas, je me suis faîte une raison, et je ne pourrais jamais nié ce que j'ai pu ressentir à son égard, mais tout ce que j'ai perdu ce soir, c'est une vengeance, c'est l'occasion d'en finir, une bonne fois pour toute, de l'achever, dans toute la torture qu'il méritait, dans toutes ces souffrances, qu'il m'a autrefois fais enduré, voilà, ce que j'ai perdu ce soir, mais il ne s'agit certainement pas, de mon premier amour.. Cela, je l'ai perdu depuis bien longtemps, depuis le jour où il m'a demandé de fuir, dans cette forêt, parce qu'il ne cesserait jamais de me faire mal, parce qu'il ne cesserait jamais de désirer ma souffrance. Là où d'autres auraient eu peur de la provoquer, je ne peux retenir ce rire, lui faisant clairement comprendre, ce que je pense, de son premier amour.

« Laquelle de nous deux, s'attache ? Rester toutes ces années, à ces côtés, en espérant une once d'attention, à attendre un mince espoir d'amour.. Cela doit-être douloureux, de voir qu'il s'intéresse à toutes ces filles, moi comprise, mais qu'il n'a jamais vu en toi, plus qu'une amie.. »

Comme tu peux le voir, Amaelle, j'étais autrefois, incapable de me défendre seule, j'ai pris de l'assurance, depuis, je n'ai pas peur, de ce que tu pourrais faire, en découvrant mes paroles, je suis prête à me défendre, et tu en feras bientôt les frais, tu peux me croire. Parce que d'une certaine manière, j'ai toujours voulu ta mort, à toi aussi, et si je ne peux pas réclamer vengeance, auprès d'Emrys, je peux toujours réclamer vengeance, auprès de toi, le combat sera même plus équitable... Qu'est-ce que je viens faire ici ? Ce que j'aurais du faire depuis des années, ce que j'ai mis trop longtemps à prendre conscience, abattre ton précieux Emrys, qui t'a laissé derrière lui, sans même se retourner une seule fois. Je n'aurais pas aimé être laissé pour compte, comme il vient de le faire avec toi. Mais, de mon point de vu, Emrys n'a jamais su choisir ces fréquentations..

« J'étais ici pour en finir avec lui, mais puisqu'il n'est pas là, je peux aussi m'occuper de toi »

Tu peux être convaincu que je ne te laisserais pas partir comme ça, à la première occasion, alors que je peux enfin réclamer vengeance, sur l'un de mes bourreaux.. Ce n'était pas celui que j'avais en grippe, mais je n'ai aucun doute que cela me soulagera tout autant, de mettre fin à ta misérable vie.

Un malheur ne vient jamais seul

C'est dans la souffrance que se forge le caractère, c'est dans la douleur que renaissent les grands Hommes...

La douce petite princesse est rentrée au bercail. C’est amusant, qu’elle crie son indépendance tout en se remettant à chaque fois entre les griffes de tortionnaire. Je m’amuse de la douleur, des autres, parfois de la mienne aussi. Mais là, de la tienne, je ne peux qu’être intriguée. N’es-tu heureuse qu’en souffrant ? Ou désires-tu souffrir pour expier un quelconque pêché ? Peut-être le fait d’avoir aimé Emrys ? Ton premier amour. Intéressant comme tu cherches à me faire mal pour cacher ta souffrance. Sauf que ce que tu n’as pas compris, c’est que je suis loin de souffrir. Je suis en colère, je suis en furie, assez rancunière pour être prête à démembrer le premier être qui tentera de trop me parler. Et à me retenir, tu te désignes comme victime toute choisie. Tu as toujours eu l’âme d’une victime de toute façon… Mais je n’ai encore jamais véritablement désiré ta mort, cela arrivera peut être aujourd’hui…

Tu ries. Mais tu ries un peu jaune, ne le trouves-tu pas, princesse ? Tu tentes de me cacher tes sentiments mais tes silences peuvent également être éloquents. Tu réfléchis à mes propos, c’est déjà un signe de faiblesse. Ma chérie, empêches donc ton cerveau de carburer, fonctionnes à l’instinct et peut-être que tu survivras. En attendant, tu ne resteras qu’une faible proie. Tu tentes apparemment de me faire dire que je suis la personne faible, à être attachée à un autre. Question de point de vue. Pour certains c’est une faiblesse, pour d’autres une force. Sauf que tu te trompes en pensant que je cherchais en lui un amant, un amoureux. Pour moi, c’était surtout mon meilleur ami, mon double. C’est cela que je pleurerais plus tard. Pas l’homme qui aurait pu être mon éternité, à en croire tes mots. Je laisse un sourire étirer mes lèvres, tout de même. La tigresse a gagné des griffes, malheureusement, à les planter aux mauvais endroits, elle pourrait déclencher les mauvaises réactions…

« C’est la différence entre toi et moi, princesse. J’ai toujours été consciente de la femme que je suis et de celle que j’étais pour lui. Alors que toi… Tu t’es laissée engouffrer dans les affres de la passion. Dis-moi, est-ce douloureux d’aimer quand l’homme en question désire uniquement ta douleur ? Quand cette homme prend pour briser ensuite ? »

Je connais Emrys. Je connais mon double. Si j’ai toujours eu peur de l’amour, si je l’ai toujours fuis, lui aimait le provoquer. Il adorait l’idée de se faire aimer pour ensuite retourner cet amour contre l’autre. Il aurait adoré vivre dans l’Antiquité, j’en suis certaine. Mais heureusement pour toi, il n’avait que peu d’années au compteur, tout comme moi. C’est pour ça que tu nous as échappé. Mais ce soir, je n’ai pas encore décidé, si tu échapperas à la mort… Je commence de plus en plus à hésiter.
Tu reprends la parole, attirant de nouveau mon regard vers toi. Et cette fois, tu me prédis ma mort. Excuse-moi, ma petite, mais je suis obligée de rire. Toi, me tuer ? Des gardiens s’y sont cassé les dents. Des gens qui avaient autrefois étaient des amis, qui connaissaient mes méthodes de combat, sont morts devant moi. Et toi, petite inculte, qui ne sait peut être se battre que depuis quelques mois… Tu penses pouvoir me tuer ? Décidément, la fureur te donne des ailes, mais je vais finir par me sentir obligée de te les arracher. Surtout que ce soir, je me suis préparée, tu affronterais une guerrière, avec toutes ses armes, et pas juste une femme joueuse. Non, tu mourrais. Et je préfère te tourmenter encore un peu. Voir ta souffrance me rappelle à quel point je ne dois pas me laisser atteindre. A quel point Emrys ne mérite que ta colère. Et quand tu ne souffriras plus, quand tu seras vraiment prête à le tuer lui… C’est moi qui viendrais te tuer.

« Tu penses véritablement avoir la moindre chance ? Princesse, tu n’étais pas encore un projet dans la tête de tes parents que je savais déjà me battre. Et toi… Tu as appris à te battre depuis quand ? Deux mois ? Tu saurais peut-être m’éliminer par surprise, mais dans un combat à un contre un ? Un combat annoncé ? Tu n’as aucune chance. »

Mais peut-être pourrais-je m’amuser de toi… Qui sait. Faisons donc sortir notre haine, ce soir. Et jouons. Je suis certaine que ton sang sera du meilleur goût pour colorer un peu ce sol terne. Jouons, princesse, jouons. Malheureusement pour toi… Tu risques de souffrir plus que tu ne joueras.
J’écarte les bras, avec un grand sourire, reléguant finalement ma colère de côté. Oh, j’en voulais toujours à Emrys, j’avais toujours comme projet de le retrouver et de le faire souffrir. J’en voulais également à cette fille qui me faisait perdre mon temps. Mais j’avais une petite leçon à lui donner… Et qui sait. Peut-être deviendras-t-elle, un jour, un adversaire de valeur, sur qui je pourrais me retourner. Un jour.

« Mais essayes donc, Clary. Viens jouer avec moi. »