La mort d’Alistair est parfaitement bien dessinée dans ma tête. Cette fois il n’y survivra pas, c’est une promesse. J’ai tout ce qu’il me faut, le pieu et la moroï. Je n’ai plus qu’à attendre qu’elle se rétablisse, qu’elle récupère sa vue et donc ses pouvoirs et croyez-moi je lui donne suffisamment de sang pour l’aider à rapidement se remettre. Sauf que voilà, il se trouve que je suis de plus en plus impatient, déjà de devoir restreindre mes sorties pour ne pas qu’il sache que je suis en vie, mais aussi de ne pas aller le provoquer une dernière fois. Oui, c’est puéril, mais que voulez-vous, la provocation a toujours fait partie de notre guerre. De toute façon Alistair ne pourra pas survivre à mon plan, pas cette fois, et puisqu’il n’est pas préparé à ma visite, je suppose que je ne perds rien à avoir une dernière conversation avec lui.
Je sais où il loge, c’est la première chose que j’ai cherché en revenant à Missoula. Je sais aussi que ce soir il n’est pas chez lui mais dans une usine, sûrement en train de tuer un énième strigoï, ou peut-être en train d’entraîner sa précieuse Arya. Je ne serais pas contre sa présence à vrai dire, je me ferais une joie de la tuer devant lui. Je n’avais pas tort pour la mise à mort de strigoïs, malheureusement Arya n’est pas avec lui ce soir. On dirait qu’on va avoir droit à une nouvelle conversation père-fils. Rassure-toi, cette fois je ne suis plus déprimé, je n’ai pas l’intention de mettre un terme à mes jours en t’embarquant avec moi. Celui qui était triste par amour est mort et enterré grâce à toi.
- Je pense qu’il est suffisamment mort comme ça. C’est rassurant de constater que tu ne manques pas toute tes cibles.
Surprise ! Alors, heureux de me revoir ? Je suis sûr que ma voix doit résonner comme une douce mélodie à tes oreilles. Je le regarde se retourner vers moi, toujours avec cet air impassible tandis que moi je souris. Et oui, ton fils est bien vivant, en chair et en os. Tu vois, tu n’es pas le seul à survivre à la mort et te faire passer pour mort. Tel père tel fils, pas vrai ? Je me rapproche de quelques pas, pas assez pour être proche de lui, suffisamment pour qu’il puisse constater que c’est bien moi et non pas quelqu’un qui voudrait se jouer de lui. Alors Alistair, qu’est-ce que tu dis de ça ?
- J’espère que je t’ai manqué, moi je n’ai pas cessé de penser à toi pendant ma convalescence, à comment me venger. Rassure-toi, ce ne sera pas pour ce soir. Je te propose même une trêve pour une fois, car crois-moi tu auras besoin de toutes tes forces pour ce que je te réserve.
Accepteras-tu cette trêve ? Je n’en ai pas la moindre idée, mais tu dois bien te douter que tu ne me tueras pas ce soir, tout comme je n’ai pas l’intention de le faire pour toi, alors à quoi bon perdre bêtement des forces ? Réserve-les pour supporter la douleur qui t’attend. J’observe les cadavres derrière lui, tous des strigoïs, du moins ils l’étaient, avant qu’Alistair ne décide de mettre un terme à leur vie. Moi qui croyais que tu mettrais un terme à tes jours après ma mort, on dirait que tu apprécies plus cette vie que tu ne le prétends tout compte fait. A moins que tu ne restes pour elle ? Ta précieuse Arya.
- Ta bien aimée fille ne t’accompagne pas ce soir ? Dommage, je me serais fait un plaisir de lui passer le bonsoir.
En général elle n’aime pas trop l’accueil que je lui réserve, entre la bouteille de sang, la tête de Janine puis la mort de son frère, faut dire que je ne l’ai pas épargné. Elle le méritait de toute façon. Tout comme tu as mérité de perdre ton autre fils, celui que tu aimais. Au final c’est bien triste que le seul qui te survive soit celui que tu détestes le plus, n’est-ce pas ? La vie est parfois cruelle, il faut faire avec.
Sujet: Dernière conversation 
Jeu 26 Jan - 22:41
