Le passé resurgit

Plus les jours passent et plus l’envie de quitter cette académie est présente. Liam se fait de plus en plus de menacent, Ryan est de plus en plus étrange, et moi je ne supporte plus aucun d’entre eux, moroïs, dhampirs, je veux juste ne plus jamais avoir à faire à eux. Mais où irais-je dans ce cas ? Mon père refuse que je revienne en Norvège et sans académie je deviens vulnérable. Pourtant j’y suis de moins en moins, je fuis cet endroit qui me rend malade, au sens propre du terme. Je n’arrête pas d’avoir des nausées ces derniers temps, de vomir dès que j’essaie de manger quelque chose, je crois que cet endroit joue sur ma santé.

A nouveau je ne supporte plus l’enfermement et j’ai besoin de sortir prendre l’air, sauf que les jardins de l’académie ne me suffisent pas, j’ai besoin de plus d’espace, de plus de paysage. Alors c’est finalement à la plage que je me retrouve, forcément, le vaste océan m’appelle et m’apaise. Assise sur le sable, le soleil se couchant, j’observe l’horizon et je me sens mieux. La beauté d’un tel endroit me relax, à tel point que je n’en vois pas le temps passer. Combien de temps suis-je restée assise là, à regarder l’horizon en silence ? Je ne sais pas, mais la nuit est tombée et c’est cette brise d’air frais qui me fait frissonner qui me sort de mes pensées.

Je regarde autour de moi et me lève, il n’y a plus personne, pourtant la plage est aussi un endroit apaisant la nuit, mais je suppose que tout le monde est partit dormir ou bien faire la fête. Moi aussi je devrais rentrer, même si je n’en ai pas envie, je n’ai pas spécialement envie de les croiser ce soir mais tant pis. L’académie n’apprécie pas que je sorte autant la nuit sans protection, alors ce serait bien de rentrer avant qu’ils ne me fassent une nouvelle crise. Je commence à longer la plage pour rentrer mais soyons honnête je ne presse pas du tout, peut-être que j’aurais mieux fait.

Je jette un coup d’œil à l’heure sur mon téléphone avant de le remettre dans ma poche et lorsque je relève la tête, j’aperçois une silhouette sombre un peu plus loin, grande, seule. La silhouette d’un homme je crois et il semble me fixer. Je m’arrête, regarde autour de moi, il n’y a toujours personne, juste lui et moi, et tout en moi me crie de ne pas continuer dans cette direction. Alors je le contourne, je presse le pas. Lui ne bouge pas, peut-être qu’il ne me veut rien après tout. C’est ce que j’espérais, avant qu’il n’apparaisse soudain juste devant moi, me barrant la route et la seule chose à laquelle je pense lorsque je croise son regard, c’est : strigoï.

- Je n’ai pas peur de vous.

Peut-être que j’aurais mieux fait de me taire, peut-être que j’aurais dû dire autre chose, peut-être que j’aurais dû crier, mais non, ce sont ces mots qui sont sortis de mes lèvres, des mots bien plus dignes de moi. Je sais que je devrais avoir peur, cet homme est mauvais, cet homme veut probablement me tuer. Il n’est pas comme Bastien. Il est ce monstre que l’académie décrit. C’est étrange mais plus je le regarde et plus j’ai l’impression que son visage me dit quelque chose, pourtant je n’arrive pas à savoir où je l’ai vu. Jusqu’à il y a peu je n’avais croisé aucun strigoï de ma vie et voilà que maintenant c’est le troisième que je rencontre. Je fais un pas en arrière, mon regard toujours plongé dans le sien, je fronce légèrement les sourcils.

- Qui êtes-vous ?

Ce visage m’est bien trop familier. L’aurais-je connu avant sa transformation de strigoï ?  Où ? Quand ? Qui est-il ? Encore une fois la curiosité l’emporte, je n’essaie pas de m’enfuir, juste de comprendre.