Jasper

Racontez nous sa vie

Ils allaient perdent, et nous allions gagner. Comme toujours aurais-je presque envie de dire. L’adversaire se prenait pour un dur, mais il n'enchaîne que les erreurs tactique. Dès le moment où je me levrai pour poser mes questions, son client sera fini.

- Maître Lewis, c’est à vous, déclara le juge.

Je me levais, faisant mine d’observer un instant le dossier pour prendre une feuille de papier plié en trois que j'agitais devant lui, les jurés, et le juge.

- Monsieur Leviston, savez ce que c’est ?
- Comment pourrais-je le savoir ?
- C’est une lettre, pas une lettre d’amour, mais une lettre de haine. Écrite de votre main, à la victime. Il y est écrit, je cite “ Ta vie prendra fin dans la plus grande des souffrance, et je rirai face à elle lorsque j’imposerai ma marque sur ton corps froid.” Si ce n’est pas ce que l'on appel proférer des menaces, je ne sais pas ce que c’est.

Des murmures parcouraient le jury pendant que la lettre passait dans leurs mains. Avec un petit sourire amusé pour l’accusé je repris place à ma table à côté de la soeur de la victime “Plus de question votre honneur.”

- Si plus aucun des partis n’a d’arguments à proposé, le jury est invité à se retirer.  La séance est levé.

Et comme de coutume tout le monde se leva. L’avocat de la parti adverse me lança un regard noir auquel je ne prêtais pas attention. Me retournant vers ma cliente. Elle ne savait pas trop quoi pensé.

- Nous allons gagner Vanessa, ne vous en faites pas. Vous avez vu l’expression des jurés face à la lettre ? Leur décision est déjà prise, n’ayez pas peur.

Quand seulement deux heures plus tard la séance reprit, le jury annonça l’accusé coupable en demandant la peine la plus lourde, ce que le marteau du juge s’empressa de confirmer. Comme toujours, j’avais gagné. Vanessa me remercia chaleureusement, puis c’est dans ma voiture avec chauffeur que je rejoignais le cabinet.

C’était une journée classique dans la vie de Jasper Lewis, meilleur avocat de sa génération. Meilleur avocat de la ville. C’est au sommet de ma tour de verre, dans mon bureau aux superbes baie vitrée, alors que mon assistante plus belle qu’il ne le faudrait partait que je contemplais la nuit en repensant à ce qui m’avait mené jusqu'ici. Pourquoi devenir avocat ? Pour la même raison que tous les autres, pour combattre une injustice.  

Quinze avril mille neuf cent quatre vingt deux, c’est ce jour là que ce beau sourire assuré à un million est né. D’un père...eh oui, avocat, et d’une mère, secrétaire juridique. J’ai grandis dans un contexte parfaitement idyllique, comme tout le monde en rêve. Une belle maison, des parents aimant, mais exigeant. Ils m’ont payé de bonnes études. Comme l’élite, j’ai étudié à Harvard, sortant majeur de ma promotion. Rapidement j’ai trouvé un poste à Los Angeles, en open space, toujours à trimer pour les associés, puis j’ai été recruté par un cabinet de New-York où je suis passé associé junior et enfin, quand son cabinet à ouvert sa branche dans le Montana, j’ai été nommé Associé Senior et Associé manager du cabinet de Missoula. La plupart des chefs de cabinet arrête de plaidoyer, une fois au haut du panier, mais ce n’a pas été mon cas, j’ai représenté les plus gros client et me suis occupé de toute les pro bonos. Montrant ainsi qu’on a beau vouloir le pouvoir, nous possédons toujours un coeur, du moins c’est l’image du cabinet.

J’ai fini de gravir les échelons. Est-ce que j’aimerai retourner à New York ou L.A ? Pas pour l’instant. Plus tard, lorsque je me sentirai prêt à prendre la place des associés principaux, mais en attendant, je fixe mes stats à 100% et cela me convient bien. Beaucoup de mes anciens ennemis s’en souvienne, et particulièrement ceux que j’ai fais mettre en prison.

Aujourd'hui, il n’y a plus que le travail qui compte vraiment. Toujours derrière son bureau, ou derrière un comptoir, un whisky à la main, une demoiselle dans son lit le soir. Pas de sentiments, pas d’amour, ce serait devenir faible et un avocat ne peut pas se le permettre. Pas lui, il est le meilleur, le plus craint de toute le conté. Même les moroïs craignent de le croiser à tribunal, bien qu’il ne soupçonne pas leur existences, il aime toujours rire de la pâleur de ses adversaires et de leur côté fragile. Il vit à Missoula depuis 4 ans, et il commence à réaliser le nombre d’affaires étranges qui s’y produise. Surtout depuis qu’une procureur c’est déterminé à résoudre toute les affaires non résolu et condamner tout le monde.