Certaines colères ne peuvent être atténuées

Certaines colères ne peuvent être atténuées

La soirée a été plus que sanglante, délicieusement morbide, mais je ne sais pas si ça a suffi à me calmer, je sais juste que maintenant ce n’est plus de meurtres dont j’ai envie. Je tue le dernier humain vivant à distance, libérant Elisa d’une présence bien ennuyante. Il n’était même pas difficile à tuer, comme aucun de ces humains d’ailleurs. Seul toi serais un défi à relever Elisa, mais on sait tous les deux que si j’avais voulu te tuer, malgré toutes tes capacités qui t’auraient fait tenir la distance, j’aurais quand même finis par gagner. Tu joues à un jeu dangereux en évoluant à mes côtés et c’est ce qui me plaît, pour l’instant en tous cas.

- Vraiment ?

Tu as l’air de t’y connaître en mélange, pourtant tu n’es même pas une vampire, ce qui fait que tu n’as pas totalement raison. Un mauvais sang peut être amélioré mais ne sera jamais bon pour autant. Et pour le lui prouver je viens lécher le filet de sang qui a giclé sur son cou, remontant jusqu’en dessous de son menton avant de reculer un peu mon visage du sien.

- Meilleur, mais loin d’être aussi délicieux que certains sangs.

Ton sang relèverait bien plus le niveau si tu veux mon avis. Et c’est lui que je viens goûter après l’avoir installé sur cette table, mordant sa gorge juste en dessous de l’endroit où j’ai léché, laissant glisser dans ma gorge ce sang bien plus délicieux que tous les humains que j’ai goûté ce soir. Alors Elisa, est-ce que la soirée te plaît mieux maintenant que je t’accorde ma pleine attention ? On dirait bien, mais tu fais partie de ces femmes qui en veulent toujours plus. Sourire aux lèvres, je finis par répondre à ses mots.

- Je ne fais que commencer.

Je capture ses lèvres, lui faisant en même temps goûter son propre sang resté sur les miennes. Un premier vêtement tombe, le mien, puis le sien. Je me moque bien des deux employés encore présents, je me moque qu’ils nous voient, ils n’auront qu’à prendre exemple sur nous. Je lui retire son soutien-gorge, mordant la seconde suivante sur sa poitrine, lui arrachant ce petit cri qui me fait esquisser un sourire alors que je continue de boire. Puis nos autre vêtements tombent, mon jean, le sien, et je mords cette fois à l’intérieur de sa cuisse. Tu voulais que ce soit sanglant Elisa, tu seras servie. Bientôt il ne reste plus le moindre vêtement entre nous et nos corps se mélangent enfin dans cette sauvagerie qui nous est propre. A quoi bon être tendre ? Le sexe violent est parfois beaucoup plus plaisant que le doux. Tu peux bien tirer sur mes cheveux, tu peux bien me griffer, tu peux bien me mordre, tu peux bien riposter autant que tu le voudras, car de nous deux, c’est ton corps qui sera le plus ravagé. La table cède sous nos poids et je fais juste en sorte qu’aucun débris ne s’enfonce dans sa peau, ne voulant pas être dérangé par une blessure qui ne viendrait pas de moi. Ça ne ralentit en rien mes coups de reins, mélangés à mes baisers et mes morsures sur son corps qui l’emportent totalement. Cette nuit tu m’appartiens Elisa, totalement.

Je ne sais pas combien de temps s’est écoulé, combien de morsures je lui ai faites, sans doute pourra-t-elle les compter en rentrant, à moins qu’elle ne vienne chercher elle-même mon sang pour se guérir et reprendre un peu d’énergie, mais je ne compte pas le lui offrir de moi-même, sans qu’elle ne me le demande. On se retrouve tous les deux allongés par terre, baignés dans tout ce sang humain. Il ne reste plus que nous, les deux employés ont dû partir, peut-être mal à l’aise de nos gémissements, mais après tout la solitude me va très bien aussi.

- On dirait que tu aimes livrer ton âme au diable Elisa. Peut-être qu’un jour tu réaliseras à quel point ça peut être dangereux de jouer avec le feu.

Ce n’est pas réellement une menace, ou peut-être un peu. On s’amuse bien tous les deux Elisa, c’est une chose que je reconnais, mais ne t’attends pas à ce que cette situation perdure éternellement, en général ça ne dure jamais. Un beau jour toi et moi deviendrons les ennemis que nous devons être, ce jour-là tu réaliseras à quel point l’enfer peut être douloureux.

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