Intrigante rencontre

Emma & Aizen

Les rumeurs, il y en a beaucoup dans cette ville, une chose qui me plaît bien. Mon nom s’est déjà répandu par ici, activement recherché par les services de l’ordre, du moins c’est ce qu’ils disent, alors qu’en réalité ils font tout pour se cacher de nous et survivre. Dommage pour vous chers humains, il n’y a pas encore de superhéros pour vous sauver de moi. En revanche il y a les méchants, comme cette Emma Spencer dont j’ai beaucoup entendu parler par ici. Certains pensent que son sadisme pourrait concurrencer le mien. Je serais curieux d’en juger par moi-même. C’est ce qui m’amène donc dans ce bar avec mon équipe, le Crisp Night, lieu où les strigoïs se réunissent, lieu où les humains font office de quatre heures. C’est ce que nous allons voir. Je fais exploser l’entrée avec les gardes postés à la porte et profite de la zizanie pour entrer avec mes hommes, tous mitraillette en main. Je regarde ces personnes autour de moi, 75% de strigoïs et 25% d’humains, aucune autre espèce à l’horizon.

- Bonsoir messieurs dames, je cherche Emma Spencer, l’un de vous pourrait m’indiquer où la trouver ?

- Ce bar n’appartient plus à Spencer ni à O’Brien depuis qu’ils ont disparu. Et maintenant tu viens de signer ton arrêt de mort du con !

Disparu ? Les rumeurs ne sont pas si complètes que ça alors, autrement je n’aurais pas perdu mon temps ici, enfin, je n’ai rien contre un nouveau carnage après tout. On ne laisse pas le temps à ces strigoïs d’approcher, sécurité avant tout. On mitraille tout ce qui se trouve devant nous et je peux vous dire que nos balles d’argent sont plus rapides qu’eux. Le bruit des tirs doit bien durer une minute entière non-stop avant qu’on ne finisse par s’arrêter, tirant ensuite un coup par ci et là lorsqu’il y a un bruit ou du mouvement. Pas de survivant, c’est l’ordre du jour. Oui, un bien joli carnage, bien que trop court à mon goût. Les meubles sont ruinés à cause des balles, des tas de verres et de bouteilles ont explosés. Moi je marche parmi les cadavres, les morceaux de bois et les verres brisés dans un silence de sourd, me dirigeant derrière le comptoir pour lancer une bouteille encore en état à mes hommes et me servir un verre alors que je regard un peu plus attentivement les lieux.

- Les anciens propriétaires ne sont plus là et les squatteurs sont morts... Que diriez-vous d’un nouveau business ? On retape les locaux, on se procure la marchandise et on refait tourner le bar. Cette idée me plaît déjà !

Je ris et mes hommes approuvent en cœur cette idée et lèvent leur verre à cette nouvelle affaire. Je leur suggère ensuite d’aller faire un état des lieux et ils s’exécutent, tous attirés apparemment par la pièce du sous-sol, où j’entends de nouveaux tirs. Le carnage n’était pas fini on dirait, mais étant donné le peu de coups de feu qu’il y a eu en bas, je ne pense pas avoir loupé un grand spectacle. Je quitte l’arrière du comptoir, mon verre en main alors que je m’approche de l’estrade où repose trois imposants fauteuils. Je m’installe sur celui du milieu, abîmé mais encore en état, et je prends une nouvelle gorgée de mon Whisky. Oui, cet endroit serait un vrai gagne-pain, je suis sûr que Sélène l’adorerait. Je n’ai pas le temps de songer plus à sa réaction qu’une femme entre par le trou engendrait par l’explosion. Je la regarde, silencieux et à ma place alors que j’attends qu’elle pose son regard sur moi. L’état des lieux ne semble pas la ravir, mais elle finit au moins par me repérer. Je pose mon verre et me lève du fauteuil, mon sourire de joker sur les lèvres alors que je m’approche d’elle, entendant mes hommes remonter en piaillant. Je m’arrête face à cette charmante strigoï qui vaudrait bien plus le coup que tous ceux qu’on a abattu réunis.

- Qu’est-ce qui amène notre petit poussin au bercail ? Vengeance, curiosité, alliance ?  Je parie sur... Aucun des trois ! Ahahah !

Oui, je sais qui tu es, Emma, j’ai déjà vu ton portrait, j’aime connaître le visage de ceux qui m’intéressent et malgré cette différence capillaire, ton regard lui est le même que celui sur la photo. Mon rire est toujours aussi fou que ceux qu’on me connaît, mais je finis néanmoins par me calmer au bout de quelques secondes, reprenant mon sérieux lorsque je replonge mon regard dans celui de la strigoï.

- Emma, Emma, Emma, quelle coïncidence de te trouver le soir où je te cherche alors que tu étais portée disparue. On devrait trinquer à notre bon karma !

J'éclate à nouveau de rire avant de lui tourner le dos pour me diriger vers le comptoir, servant des verres comme ci de rien n'était, comme ci ce bar m'appartenait, car j'ai bien l'intention de faire partis des propriétaires, Emma.

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